5 conseils d’un apiculteur pour débuter en apiculture de loisir
Vous souhaitez débuter en apiculture, mais vous ne savez par où commencer ? Cet article vous donne 5 conseils d’un apiculteur pour débuter en apiculture de loisir. Mieux renseigné, vous éviterez bien des tracas. Comme vous pourrez le constater, l’élevage des abeilles demande une bonne préparation avant de recevoir ses premières ruches. Mais cela ne doit pas vous décourager, car l’apiculture est un loisir qui reste accessible à tous. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Pourquoi pratiquer l’apiculture ?
Les abeilles butinent les fleurs pour récolter du nectar et du pollen. Il s’agit de leur unique alimentation, car contrairement aux guêpes et aux frelons, elles sont entièrement végétariennes.
Le nectar récolté dans les fleurs peut être consommé immédiatement ou stocké sous la forme de miel. Chaque année, une colonie va produire plusieurs dizaines de kilogrammes de miel qui constituent les réserves pour survivre à l’hiver. Vous pourrez profiter d’une partie de ce miel sans affaiblir la colonie. Si l’année est bonne pour vos abeilles, elle le sera pour vous aussi. Vous pourrez retirer jusqu’à 20 kilogrammes de miel, parfois davantage.
En pratiquant une agriculture peu intensive, vous vous engagez aux côtés des abeilles et de la biodiversité. Les abeilles sont des pollinisateurs très actifs tout au long de l’année. Elles contribuent à la pollinisation des fleurs d’un grand nombre d’espèces d’arbustes et d’arbres. Sans les abeilles, beaucoup de plantes ne pourraient plus se reproduire efficacement. Les paysages en seraient changés.
En installant des ruches dans votre jardin, vous permettez à vos abeilles de polliniser des millions de fleurs dans un rayon de plusieurs kilomètres. C’est un service important que vous rendez à la nature, mais aussi aux arboriculteurs et à d’autres agriculteurs.
L’apiculture de loisir est une chance supplémentaire pour les sous-espèces d’abeilles locales. En France, c’est l’abeille noire qui est la race indigène. Malheureusement, beaucoup d’apiculteurs professionnels préfèrent élever des sous-espèces étrangères, comme les abeilles italiennes et les abeilles du Caucase. Ou bien ils font l’acquisition de métisses ou d’hybrides comme l’abeille Buckfast. Bien entendu, ces choix sont motivés pour augmenter les rendements de miel ou des autres produits de la ruche, comme la gelée royale.
L’apiculteur amateur n’a pas les contraintes d’un chef d’entreprise. Car il n’attend pas de retombées économiques. Il peut donc choisir d’élever des abeilles noires pour contribuer à la survie de cette sous-espèce rare. Plusieurs associations et quelques éleveurs professionnels produisent des colonies d’abeilles noires et les proposent à la vente. Mais l’offre ne peut pas satisfaire la demande. Il est préférable de passer commande jusqu’à un an à l’avance.
Enfin, l’apiculture est une activité agréable. Les opérations indispensables pour garder des ruches et des colonies en bon état sont l’occasion de profiter du plein air. L’aspect technique et le challenge que représente la multiplication des colonies attirent aussi des néophytes passionnés par les sciences naturelles.
5 conseils pour devenir apiculteur amateur
Mais pour réussir en apiculture de loisir, il est important de prendre en considération plusieurs points. Sans quoi, on risque l’échec et l’abandon prématuré d’une belle passion. Voici nos cinq conseils à l’attention des néophytes et des apiculteurs débutants.
Respectez les distances de sécurité
En France, le code rural impose des distances minimales à maintenir entre les ruches, le voisinage et la voie publique. Ces distances de sécurité sont variables pour chaque département et parfois pour une commune en particulier. Des arrêtés de l’administration sont pris pour adapter les pratiques apicoles aux contraintes locales. En tant qu’apiculteur amateur, vous devrez respecter ces distances minimales. Pour ne pas commettre d’erreur, renseignez-vous auprès de votre mairie.
Mais le code rural prévoit une autre disposition qui contente tout le monde. Si vos ruches se trouvent séparées par le voisinage par un mur, une palissade pleine ou une haie d’arbustes persistants, ses distances ne s’appliquent plus. Mais cet obstacle doit mesurer au moins deux mètres de haut, pour forcer les abeilles à voler au-dessus des têtes. Cette disposition permet d’installer pratiquement n’importe où des ruches. C’est le cas dans les villes, où des apiculteurs installent leurs ruchers sur le toit de leur immeuble ou même sur leur balcon.
Choisissez un modèle de ruche répandu
Lorsque l’on souhaite débuter en apiculture, le choix d’un modèle de ruche s’impose rapidement. Il existe de nombreux types de ruches et les plus communes en France sont :
- La ruche Dadant
- La ruche Langstroth
- La ruche Warré
Nous vous conseillons de faire l’acquisition d’un modèle de ruche que vous trouverez facilement dans le commerce. Car vous devrez acheter chaque année des consommables qui correspondent à ce modèle.
Pour notre part, nous hébergeons nos abeilles dans des ruches Dadant. C’est le modèle le plus répandu en France et dans le monde entier. C’est aussi la ruche avec laquelle on apprend au sein d’un rucher école. Elle ne coûte pas trop cher et son utilisation est simple.
Pour en apprendre davantage sur la ruche Dadant et sur les éléments qui la compose, consultez la vidéo suivante :
Une fois que vous avez choisi votre modèle de ruche, il est important de constituer tout votre rucher avec celui-ci. Car les dimensions des cadres entre les modèles ne sont pas les mêmes. En effet, vous aurez besoin d’effectuer des échanges de cadres d’une ruche à une autre, lors des équilibrages et des divisions des colonies.
Beaucoup de néophytes souhaitent pratiquer l’apiculture avec une seule ruche. C’est un choix motivé par la prudence, mais qui n’est pas le bon. En effet, il vaut mieux débuter avec deux ou trois colonies pour faire face aux possibles pertes hivernales. Si l’apiculture vous plaît, nous vous conseillons de garder au minimum cinq ruches en activité. Vous aurez alors suffisamment de colonies pour faire face aux difficultés et au vieillissement naturel de vos reines.
Adoptez des abeilles dociles
Maintenant que vous avez vos ruches, vous allez pouvoir les peupler avec des colonies d’abeilles. Il est rare que les abeilles arrivent d’elles-mêmes et s’installent dans une ruche vide. Vous devrez donc récupérer un essaim ou faire l’acquisition d’une colonie chez un apiculteur.
Si vous débutez en apiculture, il est préférable de faire l’acquisition de vos premières colonies chez un éleveur réputé. Pour obtenir des contacts, vous pouvez vous adresser à une association d’apiculture de votre région.
Le choix des bonnes lignées d’abeilles est important. Le premier critère est la santé des colonies que vous allez acquérir. Les colonies achetées doivent être suffisamment populeuses et ne pas être trop infectées par les varroas, des acariens parasites. Juger de la santé d’une colonie demande d’ouvrir la ruche et d’inspecter le couvain. Mais ce n’est pas toujours possible.
Enfin, vous devez adopter des abeilles dociles. Les abeilles sont des insectes piqueurs et le venin n’est pas sans danger. Mais il existe des colonies qui se montrent moins agressives que d’autres. Même si votre choix se porte sur l’abeille noire – connue pour sa susceptibilité – vous devrez rechercher des colonies suffisamment douces. Votre pratique de l’apiculture sera d’autant plus agréable.
Pour finir sur ce point, quel que soit le caractère de vos abeilles, vous devez toujours revêtir une combinaison et des gants pour vous protéger des piqûres. Il faudra aussi disposer d’un enfumoir et savoir l’employer durant l’ouverture des ruches.
Placez vos ruches au bon emplacement
L’emplacement de vos ruches est très important. Souvenez-vous des distances minimales à maintenir avec le voisinage et respectez les. Et même si vous êtes dans votre droit, éloignez votre rucher le plus possible des propriétés voisines. Plantez également des arbustes tout autour de vos ruches.
Les abeilles sont des insectes qui adaptent leur activité à la température extérieure. Lorsqu’il fait moins de 10°C, peu de butineuses prennent leur envol. Les abeilles restent dans leur nid et forment une grappe, pour survivre au froid. Lorsque le vent est faible et que le soleil est au rendez-vous, les abeilles reprennent leurs activités extérieures.
En plaçant vos ruches en situation ensoleillée et protégée des vents froids, vous permettrez aux abeilles de profiter d’un réchauffement en cours de journée. Elles auront moins d’efforts à fournir pour se protéger du froid. Elles consommeront moins de miel et auront toutes les chances de survivre à l’hivernage.
Assurez-vous tous risques
Être apiculteur vous expose à des risques pour vous, mais aussi pour des tiers personnes. Si vous souhaitez installer des colonies dans votre jardin et même si la distance minimale est respectée, nous vous conseillons de vous assurer tous risques.
Souvenez-vous qu’en tant que propriétaire d’animaux, vous êtes responsable des dégâts que vos abeilles peuvent causer sur les personnes, leurs animaux et leurs biens.
Renseignez-vous auprès de votre assureur. Vous pouvez aussi contracter une assurance avec certaines associations ou certains syndicats d’apiculteurs. Des revues – comme Abeille de France – proposent aussi une assurance à ses abonnés. Le montant à payer chaque année est proportionnel au nombre de vos ruches. Mais il ne dépasse pas quelques euros par colonie.
Il est nécessaire de se former
Une formation en apiculture permet d’acquérir toutes les connaissances indispensables pour garder des colonies en bonne santé et éviter les risques pour soi et pour les personnes aux alentours.
Ces formations se composent d’un volet théorique, souvent vu en introduction, puis d’ateliers pratiques effectués dans un rucher école ou chez un apiculteur formateur. On trouve en France de nombreuses écoles d’apiculture, mais il est généralement nécessaire de réserver plusieurs mois à l’avance sa place, car les demandes sont de plus en plus nombreuses.
L’école en ligne IDLWT a créé une formation e-learning en plusieurs modules. Chaque module aborde – au travers de visioconférences en direct – un thème propre à l’apiculture de loisir : biologie, santé des abeilles, pratiques apicoles, produits de la ruche, sélection des lignées et multiplication des colonies. Pour en savoir davantage, consultez le site internet de la formation Apiculture et monde des abeilles : https://apiculture.idlwt.com
Pour résumer
Nous espérons que la lecture de cet article aura répondu à vos interrogations. Bien que l’élevage des abeilles soit complexe, il s’agit d’une activité réjouissante et accessible au plus grand nombre.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous devez respecter les points essentiels que nous vous avons présentés : distances minimales de sécurité, choix d’abeilles douces, aménagement d’un rucher bien exposé,… Souvenez-vous qu’il est nécessaire de correctement vous former avant d’installer vos premières ruches. Et que la sécurité est toujours la priorité.
Si vous avez trouvé cet article utile, nous vous invitons à le partager sur les réseaux sociaux. Nous vous remercions pour votre lecture et nous vous souhaitons une bonne continuation dans vos projets apicoles.